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Les infinis

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Intro:

Etant petits, nous avons tous cherché à comprendre quel nombre représentait le mieux la limite de l’infini. Mais ce dernier est en fait un adjectif qualifiant quelque chose n’ayant pas de limite en nombre ni en taille. Ce concept à la fois mathématique mais aussi philosophique, métaphysique ou encore théologique est né au 5ème siècle avant Jésus Christ avec les premiers paradoxes de l’infini proposés par le philosophe grec Zénon d’Elée. De nos jours, on le mesure, on le compare, on l’étudie et l’utilise presque comme un nombre normal, et pourtant ce concept nous cause de nombreux problèmes lors de l’étude de limites de fonction par exemple. Mais avons nous raison de traiter l’infini comme un nombre normal ? Nous allons étudier cette problématique a travers du paradoxe de l’hôtel Hilbert puis voir comment on peut ramener ça à un problème d’ensemble continu et travailler dessus.

I-Hotel Hilbert - infini avec des nombres entiers

En 1924, le mathématicien allemand David Hilbert introduit le paradoxe de l’hôtel Hilbert. On imagine un hôtel ayant un nombre infini de chambre. Un soir cet hôtel est complet, c’est à dire qu’il y a un nombre infini de clients. Mais arrive un nouveau client, n’ayant théoriquement plus de chambre, vient à l’idée du réceptionniste de décaler chaque client de une chambre. On a donc le client de la chambre 1 qui va dans la chambre 2, le client de la chambre 2 dans la chambre 3 etc jusqu’au client de la chambre n à la chambre n+1. Maintenant arrive un bus remplit d’un nombre infini de passagers voulant aller dans cet hôtel. Cette fois ci le réceptionniste va demander aux clients d’aller dans la chambre dont le numéro est le double de celle dans laquelle ils sont. Ainsi le client de la chambre 1 d’aller dans la chambre 2, le client de la chambre 2 d’aller dans la chambre 4, etc jusqu’au client de la chambre n a la chambre 2xn. Ainsi, toutes les chambres paires à l’infini sont occupées et toutes les chambres impaires à l’infini sont libres pour accueillir les nouveaux arrivants. Le paradoxe de l’hôtel Hilbert continue mais au bout d’un moment on se rend compte qu’il ne s’intéresse qu’aux nombres entiers positifs ce qui n’est pas l’unique cas où l’on peut se retrouver face à l’infini.

II-Infini avec des nombres réels

On va donc maintenant s’intéresser aux nombres réels en comparant l’infini entre un petit segment et plus grand segment, que j’ai représenté sur la feuille. Prenons le petit segment allant de 0 à 1. Ce segment contient une infinité de nombre réels. Prenons maintenant le grand segment allant de 1 à + l’infini. Ce segment contient lui aussi une infinité de nombres réels. Dans l’idée on pourrait penser que le segment de 1 à + l’infini contient une infinité de nombres réels supérieure à l’infinité de nombres réels présents dans le segment de 0 à 1. Mais est ce vrai ?

Comment faire pour savoir lequel des deux ensembles a le plus d’éléments, sachant qu’ils sont en quantité infinies, et que par définition on ne peut pas les compter ?!

Si on ne peut pas les compter, nous allons les associer deux par deux ! Ainsi, nous pourrons savoir lequel des deux ensembles possède le plus d’éléments.

Pour les coupler, nous allons utiliser une fonction, et plus précisément la fonction inverse c’est à dire 1/x !

On va remplacer le x par le 1 appartenant à l’intervalle du petit segment, on a 1/1 qui donne 1 qu’on retrouve dans l’intervalle du grand segment. On va ensuite prendre x=1/2 puisque 1/2 appartient à l’intervalle du petit segment. On a 1/(1/2)=2 et 2 appartient aussi à l’intervalle du grand segment. On va maintenant remplacer le x par 0. Ne pouvant pas diviser un nombre par 0 on va donc calculer la limite de 1/x quand x tend vers 0 et on trouve + l’infini.

On a ainsi chaque nombre présents dans notre petit segment qui a un pendant dans le grand segment mais rien ne nous dit que cela marche dans l’autre sens. On peut vérifier avec le corollaire du théorème des valeurs intermédiaires que tous les éléments appartenant à l’intervalle [1; + l’infini[ ont un unique antécédent présent dans l’intervalle ]0;1] car la fonction 1/x est continue et strictly décroissante sur ]0; 1[.

Conclusion:

Nous voyons ainsi que les problématiques d’ensemble peuvent amener des résultats curieux, comme dans le cas du paradoxe de l’hôtel Hilbert, mais aussi des résultats contre intuitifs comme dans le cas de la taille des segments. Les infinis n’ont donc pas fini de nous surprendre et de nous fasciner.

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