Grand Oral : Le Surbooking Aérien, une Stratégie Rentable ?
Introduction
Lors de différents voyages que j’ai pu faire au cours de ma vie, il m’est arrivé de voir des personnes se faire refuser leur vol ou même de me faire refuser mon vol car l’avion était déjà plein. On appelle cela le surbooking.
La plupart des transporteurs aériens utilisent le principe de vente lié à la surréservation. En effet, en vendant plus de billets pour un même vol, le prix de vente du billet sera moins élevé. Cet argument commercial se base sur le pari qu'un nombre important de passagers ayant réservé ne se présentent pas au départ de leur vol (maladie, problème de connexion inter-vol, changement d'avis).
Ainsi pour éviter qu'un avion ne décolle avec plusieurs sièges inoccupés, la compagnie prend le risque de vendre plus de billets qu'il n'y a de sièges dans l'avion, avec le risque de devoir dédommager les passagers qui se verraient refuser l'accès à bord. Le principal enjeu de cette technique commerciale est que si trop de passagers doivent être dédommagés, la compagnie se retrouvera alors déficitaire.
On peut donc se demander si cette stratégie est réellement profitable pour les compagnies et si oui, comment calculer le nombre de billets qu’elles doivent vendre pour que ce soit le cas.
Pour répondre à cette question nous allons d’abord pouvoir voir les avantages, les risques et les coûts du surbooking et enfin comment trouver le seuil de surbooking optimal.
I. Les avantages du surbooking pour les compagnies aériennes
Prenons l'exemple d’une compagnie “MyAir”. Supposons que MyAir ait un avion avec 150 sièges et qu'elle fixe le prix moyen d'un billet à 200€. Si MyAir vend les 150 billets disponibles, elle générera un revenu de 30 000€ (150 billets vendus * 200€ par billet).
Cependant avec les statistiques des nombreux vols que MyAir a pu réaliser, elle sait qu’il y a un certain taux d'absentéisme parmi les passagers qui ont réservé leurs billets. Supposons que MyAir estime que la probabilité d'absentéisme d'un passager est de 10 %.
Des passagers peuvent ne pas être présents lors du vol. Mais à première vue, on peut se dire que cela n’est pas grave, la compagnie touchera quand même les 30 000€ rapportés par la vente des 150 billets. Or avec un taux d’absentéisme de 10% il y aura en moyenne 15 sièges vides, si la compagnie arrivait à faire en sorte qu’ils soient pleins, elle pourrait alors gagner 3000€ de plus.
II. Les risques et les coûts associés au surbooking
Cependant, le surbooking comporte des risques pour les compagnies aériennes. L'un des principaux inconvénients est le risque de refus d'embarquement pour les passagers concernés. Lorsque le nombre de passagers se présentant dépasse la capacité de l'avion, les compagnies doivent sélectionner ceux qui seront refusés à bord, ce qui peut causer des situations inconfortables et insatisfaisantes pour les clients.
En cas de refus d'embarquement, les compagnies sont tenues de dédommager les passagers. Si MyAir se retrouve dans la situation où elle doit refuser l'embarquement à k passagers (attention, ici k est le nombre de passagers effectivement refusés, pas le nombre de billets en trop vendus), elle devra payer un total de 800€ * k d'indemnités.
Pour minimiser les coûts liés aux indemnités tout en maximisant les revenus, MyAir doit trouver le nombre de billets supplémentaires qu'elle peut vendre tout en évitant un nombre élevé de refus d'embarquement. Pour maximiser l'espérance de gain, nous devons trouver la valeur de n (nombre total de billets vendus) qui maximise l'espérance de X (gain net). L'espérance de X, notée E(X), est calculée comme suit : E(X) = Σ (x * P(X=x)) pour toutes les valeurs de X.
III. Trouver le seuil de surbooking optimal
Mais alors, comment trouver le seuil de surbooking optimal ? Le coût d'indemnisation étant donc de 800€ par passager refusé.
Nous devons rechercher la valeur de n (nombre total de billets vendus) ou s (nombre de billets vendus en surréservation, donc n - capacité de l'avion) qui maximise l'espérance de gain E(X). En augmentant progressivement s, nous pouvons calculer l'espérance de gain correspondante et déterminer le point où elle atteint son maximum.
En comparant les différentes espérances de gain pour différentes valeurs de s grâce à un tableur qui se présente comme ça : (...) [Description du tableur nécessaire ici : colonnes, formules de base]
MyAir peut trouver le seuil de surbooking optimal qui maximise son gain. Ce seuil représente le nombre de billets supplémentaires que MyAir peut vendre tout en minimisant les coûts liés aux indemnités et en évitant un nombre excessif de refus d'embarquement.
Dans notre cas (avec l'exemple MyAir, et en se basant sur les résultats d'un tableur non détaillé ici), on peut voir que l'espérance de gain en vendant 168 billets pour 150 places dans l’avion est moins élevée qu'en en vendant 167. Alors le seuil de surbooking optimal dans cette situation est 167 billets vendus (soit 17 billets en surréservation).
Conclusion
En conclusion, le surbooking permet aux compagnies aériennes de maximiser leurs revenus en anticipant un taux d'absentéisme parmi les passagers réservés. En utilisant des notions mathématiques telles que la loi binomiale (pour modéliser le nombre de passagers présents) et l'espérance de gain, les compagnies peuvent évaluer les probabilités de refus d'embarquement et les coûts associés pour déterminer le seuil de surbooking optimal. Cependant, il est essentiel de trouver un équilibre entre la maximisation des revenus et la satisfaction des clients, en assurant une gestion efficace des situations de surbooking et en respectant les obligations de dédommagement. Les compagnies aériennes peuvent ainsi prendre des décisions éclairées pour optimiser leurs opérations et offrir des tarifs compétitifs tout en maintenant une expérience de voyage satisfaisante pour leurs passagers.